Extraits du livre: LE TESTAMENT DE MERLIN L'ENCHANTEUR
PAGES 38 ET SUIVANTES: CISELURES DE L' AME
Pour écouter, placer la main sur le triangle à gauche:
N'est-ce pas que le temps
Vous rend l'âme diaphane
A trop neiger de larmes
Aux brisures amères,
Paysages de givre
Où dort un coeur de glace
Avec des mains si fines
Qu'on dirait des nuages?
N'est-ce pas que le vent
Ternit les paysages
A force de souffler
Son haleine gelée,
Comme le son voilé
D'un triste violoncelle
Vous déchire l'esprit
De sa mélancolie?
N'est-ce pas que la vie
Parfois pleure sans bruit
Solitaire et figée
Dans des jardins de pluie,
Rêvant de lunes roses
Sous des climats fleuris?
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Rien n'a vraiment de poids,
Ni vraiment d'importance,
Ni l'intime croyance,
Ni l'absence de foi,
Toute chose est sans fond,
Sans contour, sans couleur,
Sans raison, sans valeur,
Car tout n'est que rayon,
Onde vibrante, intense,
Fleur d'aurore cosmique,
Bourgeon de quintessence,
Revêtant de soleil
Notre âme éblouissante...
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Un scintillement d'âme
Effleure l'eau du jour,
Paix semblable à l'amour
Quand l'extase est parfaite,
Un sourire du vent
Qui veut charmer l'esprit,
Séduction d'air mouvant
Qui encense la vie,
Comme un rayon d'étoile
S'échappant de la nuit,
Le bonheur, un instant,
Chante en nos coeurs mortels...
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Les doigts fins des nuées
Tressent une soie douce,
Trame d'ombre aérienne
Dont les fils sont légers,
Toiles arachnéennes
que l'azur fait briller,
Nos âmes vont rêver
A l'abri des clartés...
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L'extase vient parfois
Dans un jardin de nuit,
Quand l'ombre s'assoupit
Et quand l'esprit flamboie,
Alors naissent les toiles
De haute rêverie,
Une lice d'or pur
Au sein de la conscience,
Ce vide immensifié
Où dansent des étoiles,
L'incomparable grâce
Tissant au clair de l'âme
Ses légendes astrales...
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Le coeur dort lentement
Loin de toute émotion,
Enrobé de rayons,
Tout lové dans le rêve,
Envolées toutes peines,
Bannies toutes passions,
Vient le règne de l'âme
Aux pays de sagesse,
Une joie spirituelle
Nimbée de grands soleils,
C'est le temps d'alchimie
Illuminant l'esprit...
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Un pont de vents
Fragile au ciel
L'âme qui tente
Un calme exode
Malgré le poids
Des terres brunes,
Châteaux de cendres,
Nids de mémoire
Tant de noeuds durs,
D'ancrages lourds
Liant l'esprit
A la matière,
Vienne l'essor,
L'envol astral
Voyage ultime
Au seuil troublant
des pays bleus
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Un chant de cristal fin
A la pointe de l'âme
Comme le son parfait
D'un très pur clavecin,
Béatitudes claires,
Blancheurs que le jour peint,
Un océan de vie
D'où coule la lumière,
Comme une neige vierge
Recouvrirait le monde...
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A l'abri lové des paupières
Dors, ô caressante lumière,
Nid de parfaite connaissance
Lune d'amour aux yeux de verre
Ame, ô mystère,
Reflet de tant de vies passées
Qui veillent encore assoupies,
Dors, souvenance,
Lampe précieuse de l'esprit!
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L'heure est à la mémoire,
Aux souvenirs trop gris,
L'âme en robe du soir
Pleure un deuil d'infini.
Lentement ressurgit
L'ombre d'une espérance,
Frémissement subtil
Aux doux relents de joie.
Comme un blanc coquillage
Illuminant le sable,
On ne sait quand sauvé
De naufrages mortels,
Il est à qui le trouve
Et le prend dans sa paume,
Caressant son corps pur
Qui fut lavé de vagues,
Ainsi renaît une âme
En perles océanes
Qui s'échappent et roulent
Vers des temps plus amènes.
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L'esprit s'éveille au blanc du temps
Vêtu d'air tendre et de nuages
Pour sculpter en mousses de ciel
Ses beaux manteaux de renaissance.
Roux mandarine, roseur de pêche,
La vie promet en saveurs fines
Ses plus fantastiques délices...
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L'âme a, de certains jours,
Une main veloutée
Qui caresse la vie
Comme un fruit bien mûri,
Elle cueille au verger
Des cerises de paix
Dont la saveur exquise
La câline et la grise...
L'âme a, de certains jours,
Un regard de soleil
Qui, posé sur les choses,
Les colore en vermeil,
Elle peint de lumière
Chaque moment du jour,
Et s'endort en la nuit
Ivre de pur amour...
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Un cil de feuille
A peine effleure
L'âme du temps
Je dors en blanc
Dans un château
De transparence
Exil trop long
D'un coeur en deuil
Inachevé
Il faut ouvrir
Un clair volet
De renaissance
Un brin de temps
Grave au soleil
Son espérance...
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Il faut dire un festin
De pensées lumineuses,
Quand l'âme à peine éclose
Entrevoit ses destins,
Claivoyance nouvelle
Ou mémoire lointaine,
Elle revêt un chemin
De bonheurs perpétuels,
Vision de nuits diaphanes
Aux tableaux d'aquarelle,
Elle ébauche à loisir
Les étapes célestes
D'un voyage superbe
Vers les Blancs Archipels...
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Un abandon de l'âme
Comme un pollen au vent
Hésitation légère
D'une pensée qui danse
Houle qui se balance
Et que le temps cadence
Un long reflux d'idées
Ivres de transparence
Le désir n'a plus cours
En ces lieux purifiés
De fragile mémoire
Feuilles d'ombre qui meurt
Pages vierges d'histoire
Les mots s'en vont rêver
Dans des greniers d'argile
Et deviennent statues
Moulées d'or invisible
Le rideau des paroles
Se ferme dans l'esprit
La conscience reluit
Telle un soleil ardent
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Méditante adorable
En tunique de lin,
L'âme fait halte au bord
Des rivages sereins,
Loin des luttes farouches,
Loin des passions qui blessent,
Elle trouve refuge
Aux contrées de sagesse.
Elle demeure là,
Silencieuse, tranquille,
Et le monde est un temple
Où vient dormir le ciel...
Là se réconcilient,
Dans un flot de parfums,
Son goût d'astre opalin
Et d'antre souterrain,
Là se pétrit d'amour
Sa quintessence extrême,
Noces d'or et de feu
Sous des vents tumultueux...
Alors s'endort le temps
Dans les champs d'infini,
la quête est accomplie
Et l'Esprit resplendit!
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