LE TRIPTYQUE DE LA PEINTURE (2)
Longues tiges de jade auréolées d’or pâle
Cachées dans l’herbe folle aux mouvances dansantes,
Parmi lesquelles s’offre, en sa gloire immobile,
Un grand bouquet d’iris aux couleurs violacées…
On devine l’éclat des pétales fragiles,
Le toucher velouté qui teinterait les doigts…
Sur le tableau vivant, les fleurs rient et flamboient,
Touchent le cœur épris de musique intérieure,
L’aquarelle n’est plus cette pâleur pastelle
Au charme pur teinté de tristesse incertaine,
Mais la fête accomplie d’une beauté sensuelle
Qui révèle des fleurs la somptueuse alchimie.
LE TRIPTYQUE DE LA PEINTURE (3)
Il est un lieu de rêve où va l’âme endormie…
C’est un beau lac violet dans un pays sans nom,
Un endroit légendaire où l’absence de l’homme
Fait éclore une paix qu’on ne peut concevoir…
Est-ce un lac, une mer aux vaguelettes calmes ?
On ne sait pas très bien, mais on le sait bordé
D’un paysage doux qui enchante le cœur.
Quelques arbres couleur d’automne mordoré,
Sur son bord y dessinent une ombre bienfaisante.
Le ciel beige et léger se change en ailes bleues
Et tout le paysage imprégnant la conscience
Y grave pour toujours ce monde imaginaire
Au silence serein, à l’extase profonde.
Comme il s’agit d’un songe, on vole dans l’air pur,
Tel un aigle royal, tel un trait de lumière,
Jusqu’aux sommets bien ronds des collines lointaines
Dont le vert se fiance à la terre ocre et brune…
Le lac, comme une harpe un peu mélancolique,
Nous berce tendrement et nous parle un langage
Qui vient du fond des temps et que nous comprenons…
Et les vagues turquoise ondulant avec grâce
Peignent avec finesse au clair de notre esprit
Des souvenirs puissants dont l’extrême harmonie
A jamais restera sculptée dans nos mémoires…
Ces trois poèmes extraits du recueil: "Le Livre des Triptyques",
ont été écrits pour illustrer l'oeuvre de peintres:
*** Pages 43 et 44 : « Coupe de raisin et Bouquet d’iris » : poèmes illustrant des tableaux (aquarelles) de Geneviève Toméo.
*** Page 45 : « Paysage » illustre un tableau de Roger Nedelec.